Le vannier
Ce métier existe depuis très longtemps (panier de Moïse !) et existe encore de nos jours.
Nos aïeux le pratiquaient soit comme une activité artisanale à plein temps, soit en marge d’une activité agricole. Il se pourrait que l’origine de ce métier soit issue du monde agricole parce que des paniers servaient à vanner le grain. Au 19 ème siècle, la vannerie connaît un essor considérable avec l’accroissement de la production agricole, de celle de la pêche et le développement du chemin de fer : transport des marchandises
Le vannier est un artisan qui travaille littéralement avec les nervures du monde végétal. Dans ses mains, l’osier, le noisetier, le saule ou le rotin se mettent à parler, se courbent, se tressent, se répondent. Le métier paraît simple vu de loin : tresser des brins pour fabriquer un panier. En vérité, c’est une chorégraphie précise entre la main, la matière et le temps, un savoir-faire patient que des générations d’artisans ont transmis comme on passe une flamme fragile.
Un vannier commence par lire la plante. L’osier, par exemple, se cultive comme on élève un troupeau : on le coupe à la bonne saison, on le trie, on le laisse sécher ou, au contraire, on le fait tremper pour retrouver sa flexibilité. Chaque brin porte sa propre personnalité. Certains sont dociles, d’autres résistent, d’autres encore réclament une pression lente pour se plier sans rompre. Le vannier connaît ces caprices sur le bout des doigts.
Vient ensuite le tressage. Nul hasard, nul « à-peu-près ». Les brins se croisent comme les portées d’une partition. On commence par le fond, on élève les montants, puis on construit les parois, une spirale après l’autre. Un panier, une corbeille, une cloche à fromage, un buffet rustique ou même des structures décoratives contemporaines : derrière chaque forme se cache une géométrie précise, un geste appris et répété jusqu’à devenir instinctif. L’artisan avance sans précipitation, conscient que la matière impose son rythme. Tenter d’aller trop vite, c’est risquer la casse.
Dans les campagnes thiérachiennes, pour exemple à Origny-en-Thiérache, le vannier occupait autrefois une place essentielle. Il fabriquait les paniers pour les récoltes, les bourriches, les hottes, les coffres souples pour transporter les fromages, les bûches ou les œufs. Il travaillait souvent au coin d’un atelier modeste, devant une porte ouverte sur le bocage. Et quand le village entier vivait au tempo des saisons, ses paniers circulaient d’une ferme à l’autre, d’un marché à l’autre, comme de petites architectures végétales.
Aujourd’hui, le métier renaît doucement, porté par un désir de création authentique, respectueuse des matériaux et de l’environnement. De nombreux vanniers thiéraciens mêlent tradition et modernité. Ils conservent les gestes anciens mais jouent avec de nouvelles formes, de nouveaux usages, parfois même de nouvelles essences végétales. Chaque pièce raconte alors une histoire : l’histoire d’un brin coupé au bord d’un talus, d’un matin de gel ou de pluie, d’une main qui l’a choisi pour son éclat ou sa souplesse.
Sous le ciel de Thiérache célèbre cette intelligence du geste, cet art discret mais essentiel. La vannerie est une manière de transformer la nature en objet utile, solide, beau, presque vivant. Elle rappelle qu’un territoire – notamment un territoire aussi profondément thiérachien – se raconte aussi par ses mains, ses outils simples et ses traditions qui refusent de se perdre.
Bonjour, Dans sa jeunesse, une de mes grand-mères tressait des paniers en osier à Origny-en-Thiérache.
Je ne sais pas si des vanneries existent encore en Thiérache. Le savez-vous ? Merci pour votre réponse. Bon courage pour la rédaction du site de votre association.
Michèle
Bonjour Michèle,
Merci pour l’intérêt que vous portez à nos publications. Beaucoup de grands-parents thiérachiens ont travaillé dans une vannerie à Origny-en-Thiérache, dont les nôtres (d’où cette présentation).
Suite à votre question, nos recherches aboutissent à un article publié sur le site de la Ville d’Origny-en-Thiérache : il suffit de cliquer sur le mot en vert pour le lire. Dans le diaporama sur le vannier, nous avons ajouté une carte postale concernant une entreprise qui était installée autrefois dans cette commune.
Bonne lecture à vous et au plaisir de recevoir votre visite sur notre site.
Pascal