Samedi 1er novembre 2025, les premiers adhérents de l’association partent à l’assaut des églises fortifiées de Thiérache. Pour certaines, nul besoin de les assaillir, les portes sont grandes ouvertes. Par contre, en ce samedi de Toussaint, d’autres résistent : elles sont fermées à clé. Ce n’est que partie remise, les adhérents de l’association Sous le ciel de Thiérache ne baissent pas les bras si facilement : ils reviendront en force !
Peu avant que les 16 heures sonnent, après une légère pluie, ils arrivent au cœur du village de Plomion.
A peine sortis de leur voiture, ils découvrent la façade monumentale en briques de l’église fortifiée Notre-Dame de Plomion, avec son donjon central carré et ses deux puissantes tours rondes coiffées de toits en poivrière. Le clocher élancé domine l’ensemble, tandis que l’entrée s’ouvre au pied du massif défensif. Sol humide et ciel gris typiques d’un paysage thiérachien.
Récemment restaurée, cette église correspond à l’exemple emblématique d’une église fortifiée de la Thiérache.
En entrant dans l’église, les visiteurs foulent une allée centrale qui conduit jusqu’à l’autel situé dans le chœur de l’église.
La couleur des murs et les arcades attirent tout de suite le regard des visiteurs. Une lumière chaude pénètre par chacune des petites fenêtres cintrées.
Sur l’arcade de droite, un grand crucifix en bois est fixé sur un pilier.
De jolis bancs en bois s’alignent les uns après les autres sur deux travées.
Côté gauche, le long d’un pilier en pierre claire, s’adosse une jolie chaire en bois. L’escalier et la cuve octogonale présentent de fins ornements dorés qui rappellent le savoir-faire des artisans thiérachiens.
A proximité, sur la droite, deux vitraux colorés diffusent une lumière douce sur les bancs en bois et le lambris lambrissé, créant une atmosphère chaleureuse et intime au cœur de la nef.
Sous les hautes arcades de pierre, la lumière glisse le long des murs enduits, révélant la sobriété et la chaleur de cet espace. Les petites fenêtres en plein cintre, disposées sur deux niveaux, diffusent une clarté dorée qui contraste avec la présence forte du grand crucifix.
Les vitraux colorés illuminent les bancs et le plafond mêlant poutres anciennes et lambris.
L’ensemble compose une atmosphère paisible, presque intime dans le silence du lieu. On y ressent l’âme profonde des églises fortifiées.
Au dessus de l’entrée, dans une pénombre douce, une tribune se découpe comme un balcon suspendu entre lumière et silence. Sa balustrade en bois, travaillée et ajourée, aux motifs gothiques, capte les reflets colorés du vitrail qui s’ouvre derrière elle. Les rouges, bleus et violets se diffusent sur les murs enduits, créant une atmosphère presque méditative.
En tendant patiemment l’oreille, le visiteur entend les murmures des paroissiens se tenant debout pendant les cérémonies religieuses.
Le chœur de l’église révèle ici toute la finesse de l’architecture religieuse thiérachienne.
Sous les voûtes blanches, aux lignes nervurées d’une grande élégance, la lumière se concentre sur l’autel orné de boiseries sculptées et d’un retable finement travaillé.
Les trois vitraux qui dominent l’espace, diffusent une clarté colorée qui apporte profondeur et sérénité à l’ensemble.
Les lambris en bois sombres qui ceinturent le chœur soulignent la verticalité de la voûte et contrastent avec le linge rouge posé sur la table d’autel.
Ce magnifique confessionnal en bois sculpté témoigne du savoir-faire des artisans qui ont marqué l’histoire de cette église. Sa structure massive, finement travaillée, attire le regard dès l’entrée dans la nef. Les panneaux ajourés, composés de motifs floraux et géométriques, laissent deviner l’intimité du lieu tout en préservant son caractère sacré.
Le fronton cintré, surmonté d’une croix élégante, porte les emblèmes pontificaux : un rappel de l’universalité de l’Église et du lien profond qui unissait les communautés rurales à Rome. Le bois patiné, dont la teinte chaude s’harmonise avec les bancs et les murs enduits, crée une atmosphère de recueillement et de douceur.
Au premier étage, le temps semble prendre forme. Derrière les vitres de cette armoire en bois sombre repose l’ancien mécanisme d’horloge, chef-d’œuvre d’ingénierie où se mêlent engrenages, tiges et rouages aux mouvements autrefois parfaitement synchronisés. Au-dessus, le cadran signé Leroy & Fils, Paris rappelle la précision et le prestige des horlogers de France.
La lumière bleutée met en relief la dentelle mécanique, tandis que les murs en briques et les poutres massives du clocher enveloppent l’ensemble d’une atmosphère patrimoniale.
Au second étage, dans la pénombre du clocher, cette grande cloche de bronze apparaît comme un témoin majestueux du temps passé. Suspendue à sa structure en bois et en métal patiné, elle porte une riche décoration : frises délicates, inscriptions circulaires et un Christ gravé sur sa panse. Chaque motif raconte une histoire, celle des fondeurs, des paroissiens et des générations qui ont entendu son appel résonner au-dessus du village.
Autour d’elle, la charpente ancienne, faite de poutres massives et de jeux d’ombre, enveloppe la cloche d’une atmosphère presque sacrée.
En s’enfonçant dans les entrailles de l’église, on découvre cet escalier en vis, admirablement conservé. Entièrement construit en briques, il épouse la forme circulaire de la tour nord et révèle la robustesse du savoir-faire local. Les marches étroites et légèrement usées racontent les siècles de passages — des habitants cherchant refuge aux clochers en service, en passant par les visiteurs d’aujourd’hui.
Les petites meurtrières, ménagées dans l’épaisseur du mur, laissent filtrer une lumière froide qui éclaire les parois et rappelle la vocation défensive de l’édifice.
En sortant de l’église et en descendant un peu la rue à gauche, on découvre le pied de la tour sud qui déploie toute la puissance de son architecture en briques. La haute tour cylindrique, posée sur son solide soubassement de grès, s’élève comme un véritable bastion, rythmée par les meurtrières qui rappellent l’ancienne vocation défensive de l’édifice. Au-dessus, les toits en poivrière et le clocher élancé se détachent sur un ciel clair, offrant une silhouette à la fois élégante et robuste.
Au premier plan, le petit lavoir couvert complète la scène : modeste bâtiment de briques et d’ardoises, il témoigne de la vie quotidienne des habitants du village.