🪵 Le musée de la vie rurale et forestière de Saint-Michel
Un voyage authentique au cœur du quotidien thiérachien
Le site abbatial de Saint-Michel accueille dans ses installations le musée de la vie rurale et forestière. Situé dans un ancien bâtiment de la ferme abbatiale, il abrite d’importantes collections ethnographiques rendant compte de la vie d’autrefois en Thiérache :
- Le tournage sur bois
- La vannerie
- L’apiculture
- La laiterie
- L’élevage
- La saboterie
- La sylviculture
- L’exploitation forestière.
Dans deux salles au rez-de-chaussée et une à l’étage du musée, les ambiances de vie s’alignent les unes après les autres.
Dans une première salle au rez-de-chaussée, sur la droite du bâtiment, des outils consacrés à la fenaison, c’est-à-dire tout le travail lié à la coupe, au fanage et au ramassage du foin, sont accrochés sur des panneaux métalliques et grillagés, eux-mêmes fixés sur un mur. L’ensemble est soigneusement présenté, presque à la manière d’un herbier géant, mais appliqué aux outils. Chaque étiquette, discrète, tente d’apprivoiser ces témoins muets d’une économie rustique où la force du corps, la coordination et l’expérience passaient avant le moteur thermique.
Des râteaux en bois, des fourches à deux ou trois dents, des faux, des faucilles, des herses et même des gourdes emportées sur les chantiers agricoles, se côtoient.
En face, côté vitrage, une collection de cordes en chanvre, de diamètres variés, enroulées ou nouées, munies d’une boucle ou non, est suspendue à une potence. Ce qui flotte derrière ces cordes, c’est l’idée que chaque nœud raconte une histoire : un geste transmis, répété, corrigé, puis maîtrisé. Pas de superflu, seulement de la corde, des mains et de la fonction.
Dans le prolongement des cordes sur la droite, quelques anciens tracteurs stationnent patiemment en attendant les visiteurs. Aux couleurs très vives, ils attirent tout de suite le regard. Le visiteur ne reste pas insensible à ces robustes engins qui racontent un chapitre essentiel de la mécanisation agricole et qui dégagent un mélange de puissance brute, de simplicité mécanique et d’un design plus proche de la machine-outil que du tracteur moderne. Un très ancien tracteur bleu, type Fordson, datant du début du premier tiers du XXᵉ siècle, est équipée de quatre roues en acier plein, cerclées de crampons et de renforts.
En sortant de cette première salle, vous accédez à l’univers des forestiers. Une imposante collection d’outils, divers et variés, évoque le dur labeur des bûcherons. Rappelez-vous ! Le territoire de la commune de Saint-Michel comprend un massif forestier important. La superficie de la forêt domaniale ajoutée à celle des bois communaux dépasse les 4000 hectares.
Tous ces outils à main, des serpes aux haches, en passant par les scies courtes ou longues, de toutes tailles, ont permis aux générations successives de se chauffer, de bâtir, d’alimenter les scieries et les menuiseries. Il suffit de tendre l’oreille pour entendre les haches qui cognent les arbres et les scies qui attaquent les troncs.
En poursuivant la visite, un espace reconstituant le quotidien laitier d’une ferme de Thiérache vous attend. Une vache laitière – immobile au milieu de plusieurs bidons en cuivre – se rassasie d’un aliment placé dans une mangeoire en pierre bleue, typique de la région. A proximité, une baratte à beurre traditionnelle – un superbe spécimen en bois massif monté sur un châssis robuste – se dresse sur un joli sol de briques rouges.
Un peu plus loin, deux autres métiers d’antan sont mis à l’honneur.
Tout d’abord, celui de vannier (voir l’article dédié à ce métier) : une vitrine – un véritable petit trésor – raconte la vannerie, les paniers, les objets tressés…mais aussi un fragment intime de la vie domestique d’autrefois. C’est une scène de musée qui sent presque le bois chauffé, le rotin humide et la soupe qui mijote sur le poêle.
Ensuite, celui du sabotier : un présentoir supporte de nombreuses paires de sabots en bois brut ou colorés. Les sabots bruts montrent les veinures, les nœuds, la couleur naturelle du bois. Avant d’être chaussure, le sabot est d’abord un morceau d’arbre sélectionné pour sa dureté et sa résistance (souvent du bouleau, de l’aulne, du hêtre). Le sabotier devait sentir le bois, anticiper ses fentes, son séchage, ses réactions. Une page de ce site relate l’histoire des sabotiers installés à Buironfosse. Quelques outils complètent cette vitrine.
Depuis septembre 2024, le musée accueille à l’étage une exposition permanente : « Un Rucher à l’Abbaye ».
Une magnifique collection de ruches évoque l’apiculture au fil des siècles. Certaines sont des ruches avec une armature de branches souples recouvertes de torchis, l’une des formes les plus anciennes et les plus ingénieuses d’apiculture traditionnelle. Elles sont l’ancêtre direct des ruches modernes et elles racontent un savoir-faire presque disparu. D’autres se présentent sous des configurations moins primitives et plus récentes.
Bonjour, De passage à Saint-Michel, j’ai eu l’occasion de découvrir l’exposition apicole au premier étage au moment des journées du patrimoine en septembre 2024.
Belle exposition. Je dois y retourner pour découvrir les collections exposées au 1er étage.
Bravo pour votre page.
Philippe
Bonjour Philippe,
Nous aurions pu nous croiser. Ce weekend-là, j’étais sur Saint-Michel pour l’inauguration du nouveau parvis de l’église et l’ouverture officielle de l’exposition sur l’apiculture. Je vous conseille de visiter les deux salles au rez-de-chaussée.
Bonne visite et merci de vous intéresser à nos publications.
Pascal